Le 27 janvier 2023 se sont ouvertes trois années jubilaires fêtant saint Thomas d’Aquin : 2023 : anniversaire de sa canonisation ; 2024 : de sa mort ; 2025 : de sa naissance.
« Le plus saint parmi les savants, selon saint Paul VI, le plus savant parmi les saints », saint Thomas d’Aquin (1225-1274) est une météorite dans le ciel de l’Europe unifiée par la langue latine et la foi catholique. Mort à 49 ans, il laisse un trésor de huit millions de mots sur tous les sujets vraiment importants relatifs à Dieu et à la créature. On l’appelle de ce point de vue le « Docteur commun », au sens de docteur universel de l’Église catholique, le « prince de la philosophie et de la théologie catholiques », comme les papes affectionnent à le surnommer. Sa vie, sans tache aucune, vécue dans la chasteté religieuse, le fait appeler aussi le « Docteur angélique ». Il est né à Roccasecca, en Italie actuelle, dans une famille noble. Et, de passage obligé chez les Cisterciens, il est mort à l’abbaye de Fossanova alors qu’il se rendait au concile général ou œcuménique de Lyon II (6 mars 1274). Il a vécu entre l’abbaye du mont Cassin, fondée par saint Benoît, patron de l’Europe, et surtout à Naples, Paris, mais aussi Cologne, Orvieto et Rome. C’est le dominicain le plus fameux après saint Dominique (1170-1221), fondateur de l’ordre des Prêcheurs, et sainte Catherine de Sienne (1347-1380), elle aussi docteur de l’Église.
À l’école de saint Albert le Grand († 15 novembre 1280), un autre docteur dominicain de l’Église catholique, saint Thomas est devenu expert dans les distinctions intellectuelles relatives à chaque problématique étudiée. À l’écoute de l’Écriture et de la Tradition, il se met de préférence à l’école de saint Augustin, des autres Pères de l’Église et de la philosophie réaliste d’Aristote, sans négliger les apports de Denys le Pseudo-Aréopagite (Ve s.). Il excelle dans la méthode scolastique du sic et non (oui et non), argumentant avec réalisme pour asseoir une réponse positive face à une objection négative. Haut de front, blond aux yeux bleus, timide, peu loquace, toujours joyeux, il souffre au soir de sa vie d’une maladie qui l’affecte, une enflure au bas-ventre (hydropisie). Saint Jean-Paul II en fit un éloge fondé dans une connaissance assidue de son œuvre :
« Pour le maître habitué à la prière avant l’étude, la recherche s’accomplit au cœur même d’une vie d’oraison qui rend "familiers de Dieu" (Le Pater, 2). La cohérence de l’œuvre résulte d’un long travail et d’un long recueillement. Saint Thomas – vir evangelicus (homme évangélique), dit son biographe –, "aimait à méditer l’Écriture, à contempler la croix et le Christ présent dans l’Eucharistie". Il trouvait aussi dans la Vierge Marie, envers laquelle il avait une grande dévotion, le modèle parfait de la docilité et de l’accueil du Verbe fait chair »
(Lettre au prieur provincial de Toulouse, de l’ordre des Frères Prêcheurs, 11 mars 1993).
Assidu à l’Écriture, très tôt il a su discerner dans les effets de la grâce du baptême l’importance de la foi, de l’espérance et surtout de la charité (cf. 1 Co 13, 13), les trois vertus théologales qu’il convient d’actualiser par des actes, mais aussi les vertus cardinales (prudence, tempérance, force, justice : vertus énumérées en Sg 8, 7) et toute vraie vertu (cf. Ph 4, 8). L’adoration de la Croix et de l’Eucharistie a focalisé le centre de sa contemplation afin de mieux apprendre à bénir, bien apprendre, enseigner (laudare, bene discere, prædicare). La prière adressée à la Bienheureuse Vierge Marie aura été une aide superlative dans son application à scruter la Veritas (Vérité), avec le souci charitable d’en véhiculer la transmission au plus grand nombre : Contemplata aliis tradere, « Transmettre aux autres ce qui a été contemplé » !
Cette neuvaine a été rédigée par le frère Édouard Divry, du couvent des dominicains de Toulouse. Ingénieur des Arts et Manufactures, il est docteur en théologie, licencié en philosophie de l’Université de Fribourg (Suisse) et professeur habilité à la Faculté de théologie de Lugano (Université suisse italienne).
Jour 1 : Foi
Jour 2 : Espérance
Jour 3 : Charité
Jour 4 : Prudence
Jour 5 : Tempérance
Jour 6 : Force
Jour 7 : Justice
Jour 8 : Adoration de l’Eucharistie et de la Croix
Jour 9 : Dévotion envers la Bienheureuse Vierge Marie