Née au Soudan, Joséphine Bakhita (vers 1869-1947) a été une esclave, avant de devenir religieuse canossienne, puis sainte. Kidnappée vers l’âge de 7 ans, elle est vendue plusieurs fois comme esclave à des maîtres qui la maltraitent et la martyrisent. Ce sont ses ravisseurs qui lui ont donné le nom de Bakhita, qui signifie « la chanceuse ». Vers l’âge de 13 ans, elle est achetée par Calisto Legnani, consul italien à Khartoum, un homme bon qui, trois ans plus tard, suite à un soulèvement, l’amène en Italie, dans la région de Venise, où il la confie à la famille Michieli ; là, elle devient la nounou de leur petite fille qui vient de naître. Leur intendant, Illuminato Cecchini, offre un jour un crucifix à Joséphine et lui fait découvrir Jésus, son « Bon Patron », qu’elle recherchait et qui la protégeait avant même qu’elle ne le connaisse.
C’est chez les sœurs de la Charité canossiennes de Venise qu’elle est baptisée le 9 janvier 1890 et qu’on lui donne le prénom de Joséphine. En 1896, après un immense et laborieux chemin, elle devient sœur de la Charité canossienne et passe le reste de sa vie à se prodiguer avec humilité et amour pour les autres au couvent de Schio (près de Vicence) où elle est cuisinière pendant une vingtaine d’années, et où elle meurt le 8 février 1947.
Béatifiée le 17 mai 1992 puis canonisée le 1er octobre 2000 par Jean-Paul II, Joséphine Bakhita est fêtée le 8 février. Ce jour a ensuite été choisi par le pape François pour être la Journée mondiale de prière contre la traite humaine. Lors de sa béatification, le Pape donna peut-être la plus belle définition de ce qu’elle peut apporter aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui : « En Joséphine Bakhita, on trouve un témoin éminent de l’amour paternel de Dieu et un signe lumineux de la pérenne actualité des Béatitudes… Son message est un message de bonté héroïque, à l’image de la bonté du Père céleste. Elle nous a laissé un témoignage de réconciliation et de pardon évangélique, qui a aujourd’hui une signification énorme : à notre époque où la course effrénée au pouvoir, à l’argent, à la jouissance cause tant de méfiance, de violence et de solitude. Sœur Bakhita nous est redonnée par le Seigneur comme sœur universelle, parce qu’elle nous révèle le secret du bonheur le plus vrai : les Béatitudes. »
Joséphine Bakhita, ancienne esclave, peut être considérée comme étant la femme libre par excellence : son amour, sa confiance, son abandon à son « Bon Patron » ont été absolus et sans limite. Celui-ci a ainsi pu agir en son âme, pour nous donner une sainte en passe de devenir une des saintes majeures du XXIe siècle.
Aujourd’hui, des maisons d’accueil, des instituts ou des écoles s’ouvrent dans le monde entier sous le nom de « Joséphine-Bakhita », avec pour vocation d’accueillir et d’aider à l’intégration de migrants, de personnes en difficulté ou en situation de vulnérabilité, d’assurer la formation de jeunes et d’enfants, etc. Joséphine Bakhita, de son vivant déjà, fut l’intercesseur de nombreuses grâces obtenues de son « Bon Patron » mais, comme elle l’avait prédit, elle en obtient probablement beaucoup plus aujourd’hui, maintenant qu’elle est auprès de lui : « Au Ciel, j’irai chez Jésus et j’obtiendrai de lui des bénédictions particulières. Si le Patron le permet, je viendrai vous voir en songe. Au Paradis, je serai puissante et j’obtiendrai pour tous beaucoup de grâces. »
Ô Dieu, Père de miséricorde, Toi qui nous as donné sainte Joséphine Bakhita comme sœur universelle et modèle évangélique de foi simple et de charité active, donne-nous, à nous aussi, la volonté de croire et d’aimer selon l’Évangile, et exauce les prières de quiconque invoque son intercession.
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen.
(Mgr Pietro Nonis, évêque de Vicence)
Cette neuvaine a été rédigée par Gino Testa, proche des Canossiennes du sanctuaire Sainte-Joséphine-Bakhita de Schio (Italie) et animateur des Groupes de prière Padre Pio, en collaboration avec l’Association Marie de Nazareth.
Jour 1 : « Qui peut être le Patron de ces belles choses ? J’éprouvais un grand désir de le voir, de le connaître, de lui rendre hommage »
Jour 2 : « La femme, avec une lame, commença à me faire 6 longues entailles sur la poitrine, puis 60 sur le ventre et 48 sur le bras droit. Puis on les frotta avec du sel »
Jour 3 : « Je me mettrais à genoux pour leur embrasser les mains, parce que si cela ne s’était pas passé, je ne serais pas devenue chrétienne et religieuse »
Jour 4 : « Si, en ce monde, on n’espérait pas dans le Seigneur, que pourrions-nous faire ? »
Jour 5 : « Je ne suis qu’un pauvre gnocco »
Jour 6 : « Tout pour le Seigneur ! Moi ? Je n’ai rien fait ! Que suis-je capable de faire ? C’est lui qui a tout fait, le Patron »
Jour 7 : « Il est tellement bon… Qu’il me mette où il veut. Quand je suis avec lui et où il veut, lui, je suis bien partout. Lui est le Patron, moi sa pauvre créature »
Jour 8 : « La Madone m’a protégée alors que je ne la connaissais pas encore. Elle est toujours avec nous, et nous, nous ne devons désirer que contenter le Patron »
Jour 9 : « Au Paradis, je serai puissante et j’obtiendrai pour tous beaucoup de grâces »