Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous, pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
Dans sa naïveté, Juan Diego croit qu’en empruntant un autre sentier il ne sera pas vu par Celle qui nous regarde tous !
Mais elle vient à sa rencontre, en descendant du haut de la colline où elle lui était apparue la première fois, par une pente opposée. Elle lui coupe le passage et, s’arrêtant en face de lui : « Eh bien, mon petit enfant, où cours-tu donc ? Où t’en vas-tu ? »
Est-il un peu gêné, honteux ou effrayé ? Juan Diego s’incline devant elle et la salue en disant : « Ma Petite, ma toute Petite, ma Reine, que Dieu vous garde ! Comment vous êtes-vous levée ce matin ? Votre bien-aimée petite personne se sent-elle bien ? Ma Dame, mon enfant, je vais attrister votre visage et votre cœur ; savez-vous qu’un de vos enfants se meurt ? Mon oncle est très malade, on ne peut guérir le mal qui l’emporte, il est à la mort et je me hâte d’aller dans une de vos demeures à Mexico pour chercher l’un des amants de notre Seigneur, un de nos chers prêtres, pour confesser mon pauvre parent et faire tout ce qu’il faut. Certes, c’est pour cela que nous sommes nés, pour attendre que notre mort fasse son office.
Mais si, pour l’instant, je dois m’acquitter de cette tâche, je vous promets de revenir à un autre moment pour transmettre votre message. Ma Dame, ma petite jeune Fille, pardonnez-moi et pour l’heure soyez patiente avec moi ; je ne veux pas vous tromper, ma toute petite Fille, mon Enfant. Demain, sans faute, je reviendrai au plus vite. »
Lorsqu’elle a écouté ce discours, la Vierge sainte répond :
« Écoute-moi bien, mon petit, le plus petit, et mets bien ceci dans ton cœur : ce qui t’afflige, ce qui t’effraie n’est rien. Que ton visage ne se trouble aucunement, non plus que ton cœur. Ne crains pas cette maladie, ni aucune autre épreuve, n’aie nulle angoisse, nulle peine. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère ? N’es-tu pas sous mon ombre, sous ma protection ? N’est-ce pas moi qui suis ta santé ? N’es-tu pas au creux de mon manteau, dans mon giron ? Que te faut-il de plus ? Non, n’aie nulle angoisse, aucune amertume et que la maladie de ton oncle ne t’afflige pas car, pour l’instant, il n’en mourra pas. Sois sûr qu’il est déjà guéri. » (Il apprendra plus tard qu’à cet instant son oncle guérit.)
Dès qu’il a entendu ces paroles de la Reine du Ciel, Juan Diego est consolé et heureux. Il se met alors à la supplier de l’envoyer sans tarder à l’évêque avec un signe, une preuve, pour qu’il le croie.
Dans le cœur de saint Juan Diego, il y a une énorme tristesse, mais aussi une grande maturité dans sa façon de contempler l’issue de la vie humaine, car il sait que, sur cette terre, nous ne faisons que passer et que l’important est toujours de cultiver et de réparer notre relation avec le Créateur. C’est pourquoi il va chercher l’aide d’un prêtre, qu’il considère comme « l’amant de notre Seigneur », afin qu’il puisse manifester cet amour et cette miséricorde du Père qui est aux Cieux pour tous ses enfants, et en particulier pour son oncle Juan Bernardino qui est mourant. La Mère de Dieu, Mère de l’humanité, console Juan Diego avec ses belles paroles qui nous sont transmises comme un miracle évident : « Ce qui t’afflige, ce qui t’effraie n’est rien… Ne crains pas cette maladie, ni aucune autre épreuve, n’aie nulle angoisse, nulle peine. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère ? N’es-tu pas sous mon ombre, sous ma protection ? »
Sainte Vierge Marie de Guadalupe, regardez-nous avec compassion, amour et miséricorde, afin que la peur, la solitude et l’incertitude ne nous fassent pas perdre la foi ni ne détournent notre regard de notre seul Sauveur, Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé que vous nous indiquez toujours comme l’unique Chemin, la Vérité et la Vie.